La crise de la vingtaine.

oui, c'est moi :)

Lorsque j’entends « c’est une conversation pour adulte » je suis encore tentée de m’éloigner et de les laisser parler entre eux de tous ces mots que je ne comprends pas : impôts, loyer, salaire, assurance voiture, mutuelle, sécu, contrat, responsabilités. Laissez moi tranquille, laissez moi en dehors de tout ça, je n’ai jamais voulu les entendre, moi, vos conversations de grands… Et encore moins en faire partie.

Il y a dix ans, je rêvais d’avoir vingt ans : pouvoir aller en boîte, sortir sans permission, être une étudiante, gagner mes propres sous, mettre du vernis rouge, conduire une voiture, dire des gros mots, m’habiller comme en été au mois de décembre… C’est fait, j’ai presque vingt ans, et pourtant je n’aime pas les boîtes remplies de poufs et de crevards dansant, c'est dur d’être étudiante, je trouve que le vernis rouge fait cougar, je suis malade toutes les semaines à force de mettre des petites robes en décembre et je passe pour une grosse blasée là.  

Quand la majorité arrive, c’est la fête. On atteint enfin l’âge légal pour faire tout ce que nous faisions avant. Mais vingt ans, c'est beaucoup moins drôle. Tu te dis que dans les dix prochaines années tu vas avoir un gosse ou deux, une maison, un mariage et un métier. D’un côté, c’est tentant, de l’autre, ça me terrifie. J’ai toujours eu peur de grandir.  J’ai l’impression que l’obtention de mon bac a marqué la fin d’une époque.

Mes amis les plus proches m’ont diagnostiqué un syndrome de Peter Pan, mais j’aimerais en sortir. J’ai hâte d’exercer mon métier et d’avoir des enfants, mais si un Dieu existe : pourrait il reculer ma vingtaine de dix ans ? Rajoutez une décennie entre dix neuf et vingt je vous en prie. Dîtes-moi, comment une enfant peut élever un enfant ?  

Cette part d’insouciance, gardez la en vous. Ne devenez pas ces personnes tristes, qui traversent devant votre voiture la tête baissée, qui mangent en couple au restaurant sans  lâcher un mot, qui râlent car leur réduction de treize centimes sur leur paquet de pâtes n’est pas passée, qui pleurent en silence et qui ne demandent pas d’aide.

Rappelez vous qu’il y a toujours une part positive dans votre malheur et que vos problèmes ont le plus souvent une solution.  

Je suis encore un bébé, je suis heureuse pour un rien, et je compte rester comme ça. Empêchez moi de dire : « ce feu d’artifice est beau mais c’est l’argent de nos impôts ça ! » « si tu veux une PS12, tu n’as qu’à bosser ! » à mon fils de 6 ans, « fais ce que je dis, pas ce que je fais » mais faaaais ce que tu veux, « ça me rappelle ma jeunesse »,  « ah c’était dans les années 90 cette chanson », « pour noël je veux un mixeur-aspirateur-feràrepasser » ou encore « j’ai les seins qui pendent et les dents qui tombent ».

Merci à tous les insouciants qui liront cet article, moi je pars jouer aux billes.